La crise intégriste

La crise intégriste (Les idées en mouvement, juin-juillet 2008)

Trop souvent, les observateurs du monde catholique n’observent celui-ci qu’au travers du prisme intégriste. La crise suscitée par l’ordination « sauvage » de quatre évêques par Mgr Lefebvre en 1988, et plus lointainement l’opposition au concile Vatican II, est néanmoins un des révélateurs du catholicisme contemporain. On trouvera dans l’ouvrage de Nicolas Senèze, chef adjoint du service religion de La Croix, l’analyse informée et nuancée de ces vingt ans de crise. Ce suivi très précis permet d’ouvrir des questions plus larges. Cette crise dépasse le conflit entre archaïsme et modernisme. La notion même de tradition ne renvoie-t-elle pas à celle d’identité ? L’adhésion argumentée de l’essentiel de l’Église de France aux principes laïques s’appuie elle aussi sur une identité assumée.

La crise intégriste (Le dimanche, 5 mai 2008)

Nicolas Senèze, chef adjoint du service Religion de La Croix, ne cherche pas à polémiquer dans le débat délicat autour du lefebvrisme, mais à comprendre. Il remonte aux sources de la crise intégriste et explique comment on en est arrivé au blocage actuel. La grande pédagogie de l'auteur permet de démêler un écheveau des plus complexes. L'abondante documentation du livre permet de comprendre que l'intégrisme n'est pas d'abord une affaire de messe en latin dite dos au peuple. l'auteur n'en conclut pas pour autant que l'opposition à la réforme liturgique n'a joué aucun rôle mais il montre comment elle a servi de bannière de ralliement au début des années 1970, et non lors du Concile. Quiconque cherche des repères pour voir clair dans ces difficiles questions y trouvera des éléments de discernement.

La crise intégriste (Croire aujourd'hui, mai 2008)

 Vingt ans après le schisme de Mgr Lefebvre, presque un an après le fameux motu proprio de Benoît XVI redonnant droit de cité au missel «de saint Pie V», l'auteur, chef adjoint du service Religion à La Croix, fait le point sur cette tension. Au-delà des aspects apparemment liturgiques, il pointe avec justesse les enjeux fondamentaux : comment vivre et faire fructifier Vatican II ? Qu'est-ce que le sacré ? Comment dialoguer avec les autres religions ? In fine, l'auteur s'inquiète sur les possibilités d'une réconciliation.

Frédéric Mounier

Les intégristes campent sur leurs positions (Pèlerin, 1er mai 2008)

C'est une fin de non-recevoir des catholiques intégristes, héritiers de Mgr Marcel Lefebvre (1905-1991) et séparés de Rome depuis 1988. Dans une lettre rendue publique la semaine dernière, Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X – 200 000 fidèles dans le monde – expose son refus de «signer un accord» avec l'Église catholique – un milliard de fidèles – malgré la main tendue par Benoît XVI. Le motu proprio signé par le pape l'été dernier, dans le but de faciliter l'usage du rite tridentin – messe en latin selon le missel de Jean XXIII – n'a donc pas suffi à infléchir la position du chef de file des intégristes. Les concessions de Rome dans le domaine liturgique ne sont qu'un «jeu d'illusions», estime dans sa lettre Mgr Fellay, qui exige encore et toujours d el'glise catholique qu'elle renonce aux principes acquis du concile Vatican II (1962-1965) : liberté de conscience, dialogue avec les autres religions... «Après de multiples tentatives de Jean-Paul II, benoît XVI aura fait tout ce qui était en son pouvoir pour tenter une sortie de crise», souligne Nicolas Senèze, spécialiste du dossier au quotidien La Croix. S'il est encore tôt pour évaluer le succès du motu proprio dans les rangs clairsemés des intégristes, les discussions entre ces derniers et l'Église catholique semblent à nouveau, vingt ans après le schisme, au point mort.

Samuel Lieven

Les fondamentalistes refusent la main tendue du pape (Kristelidt Dagblad, 25 avril 2008)

«Le temps de signer un traité de paix avec le Vatican n'est pas encore venu». C'est avec ces mots que le chef de la Fraternité intégriste Saint-Pie-X a répondu au pape Benoît XVI.

La Fraternité a été mise au ban de l'Église il y a 20 ans par le pape Jean-Paul II parce qu'elle ne respectait pas la modernisation de l'Église catholique après le concile Vatican II, en 1962, en particulier en conservant l'ancienne liturgie tridentine de l'Église, en latin.

Le schisme de Mgr Lefebvre a bien plus de vingt ans (La Croix, 10 avril 2008)

Nicolas Senèze, chef adjoint du service Religion de La Croix, ne cherche pas à polémiquer dans le débat délicat autour du lefebvrisme, mais à comprendre. Avec sagacité, il remonte aux sources de la crise intégriste et explique comment on en est arrivé au blocage actuel. La grande pédagogie de l’auteur permet de démêler un écheveau des plus complexes.

L’ouvrage montre comment la crise est le fruit de la rencontre entre l’histoire singulière d’un homme, Marcel Lefebvre, et d’un certain nombre de rancœurs présentes dans la société française. Mgr Lefebvre subit l’influence de la pensée de Maurras et de l’Action française au Séminaire français de Rome, par l’intermédiaire du supérieur, le P. Le Floch.

Où en sont les catholiques ? Deux chroniqueurs religieux répondent (Dernières nouvelles d'Alsace, 6 avril 2008)

Pour la planète catholique, l'avenir est au Sud. En Amérique du Sud, en Afrique, au sud de l'Asie. Effet de la démographie autant que de la conviction : c'est au Sud que l'Église catholique a gagné une bonne part des 45% d'augmentation de ses fidèles en ce dernier quart de siècle.

Intégrisme

La crise intégriste (DICI, 5 avril 2008)

Dès les premières pages, on tombe sur de telles erreurs factuelles qu’on en reste atterré, et que le livre y perd tout crédit. Relevons-en quelques-unes au hasard.

Nicolas Senèze affirme (p. 10) que « plusieurs évêques ont refusé la décision du concile Vatican I sur l’infaillibilité pontificale », alors que, au contraire, tous les évêques se rallièrent à ce dogme, ce qui obligea les dissidents (les « vieux catholiques ») à aller demander l’épiscopat aux schismatiques d’Utrecht.

Église (Le Figaro, 2 avril 2008)

Il y a presque vingt ans, Mgr Lefebvre ordonnait quatre évêques malgré l'interdiction du pape. À l'occasion de cet anniversaire, Nicolas Senèze, journaliste à La Croix, retrace avec précision historique et absence de parti pris l'histoire de la contestation «intégriste» ou «traditionaliste» au sein de l'Église catholique : du concile Vatican II aux motu proprio de Benoît XVI sur la messe de saint Pie V. Il conclut par un appel bienvenu à un «approfondissement de la liturgie», une «redécouverte du sens du sacré» et à une «reconnaissance des blessures, de part et d'autre».

Guillaume Tabard

Le feuilleton Mgr Lefebvre (Témoignage chrétien, 27 mars 2008)

Vingt ans après l'ordination «sauvage» de quatre évêques par Mgr Lefebvre et l'excommunication de celui-ci, voici un regard lucide et dépassionné sur la crise intégriste. Journaliste à La Croix, Nicolas Senèze relit l'histoire du combat antimoderniste de l'évêque et de ses fidèles en un passionnant feuilleton. Jusqu'où ira l'arc-bouté prélat ? Quels aspects du concile ont précipité la rupture ? Rome cédera-t-il ? L'auteur présente sans manichéisme les thèses de Lefebvre – qui voit dans le Concile une «réforme empoisonnée» qui sort de l'hérésie et aboutit à l'hérésie –, suffisantes pour le discréditer. Une question demeure : Benoît XVI, plus proche des intégristes que Jean-Paul II, réussira-t-il à fermer la parenthèse ? Le prix en sera «un énorme effort de réconciliation».

Philippe Clanché