«Le temps de signer un traité de paix avec le Vatican n'est pas encore venu». C'est avec ces mots que le chef de la Fraternité intégriste Saint-Pie-X a répondu au pape Benoît XVI.
La Fraternité a été mise au ban de l'Église il y a 20 ans par le pape Jean-Paul II parce qu'elle ne respectait pas la modernisation de l'Église catholique après le concile Vatican II, en 1962, en particulier en conservant l'ancienne liturgie tridentine de l'Église, en latin.
Le pape Benoît XVI veut mettre fin à ce schisme par un un accord de paix avec les fondamentalistes.
Au printemps dernier, il a publié le Motu Proprio, permettant de garder l'ancienne messe en latin. Mais la possibilité de célébrer l'ancienne liturgie n'est pas assez pour que la Fraternité Saint-Pie-X enterre la hache de guerre.
«Le Motu Proprio qui introduit une espérance de changement vers le mieux au niveau liturgique, n’est pas accompagné par des mesures logiquement corrélatives dans les autres domaines de la vie de l’Eglise», affirme une lettre adressée au pape par le supérieur de la Fraternité, Mgr Bernard Fellay, en Suisse.
Il a également souligné que l'Église catholique depuis Vatican refusait de convertir les juifs et ls orthodoxes et évitait tout jugement négatif ou dépréciateur vis-à-vis des « fausses religions ».
En fait, c'est le concile Vatican II dans son ensemble, et en particulier la liberté religieuse et le dialogue œcuménique, qu'attaquent les fondamentalistes catholiques constate Nicolas Senèze, du journal français La Croix, et auteur d'un nouveau livre sur la Fraternité Saint Pie X.
En conséquence, il ne peut y avoir de droits pour les autres confessions, souligne Nicolas Senèze, qui considère le conflit sur la messe en latin comme «un écran de fumée».
Il a été très malin de prétendre que le litige portait sur la liturgie, alors qu'en réalité c'est la modernisation de l'Eglise catholique, dont il s'agit.
Birthe Pedersen