Aux prêtres des diocèses normands
Chers amis,
Tout au long de son ministère au service de l’Eglise universelle, Jean-Paul II s’est voulu fidèle au Concile Vatican II. Il a profondément souffert de la division des catholiques, et prié pour que se restaure la communion. Ce même désir anime Benoît XVI. Les chemins de dialogue et de réconciliation récemment ouverts ne sont pas sans vous interroger, voire susciter vos inquiétudes, aussi voulons-nous vous exprimer notre estime et notre confiance.
Vous avez accueilli le Concile Vatican II comme un don de l’Esprit. Vous n’avez pas ménagé vos efforts pour en recevoir et en approfondir les enseignements, et pour conduire les réformes qu’imposait l’aggiornamento de l’Eglise appelé de ses vœux par le bienheureux Jean XXIII.
Le Concile Vatican II s’est tenu dans une période de renouveau pastoral et missionnaire, et a bénéficié d’un progrès sans précédent des études bibliques et liturgiques, historiques et théologiques.
Mais au moment où il se réunit et dans les premières années de sa mise en œuvre, s’opère également une profonde mutation culturelle de la société occidentale dont il est encore prématuré de dessiner les contours mais qui se traduit, entre autres choses, par une nouvelle manière d’appréhender les réalités et d’approcher la vérité, un nouveau rapport au monde.
Vous avez connu la peine de voir nombre de vos confrères renoncer à l’exercice de leur ministère tandis que d’autres rejoignaient des groupes et des associations qui, prenant prétexte de certaines erreurs ou maladresses, se sont permis de refuser le Concile Vatican II.
Pour le service de l’Evangile, avec courage, audace et détermination, vous avez accepté les conversions et les redéploiements pastoraux exigés par des situations nouvelles.
Le soutien amical et généreux des chrétiens et de vos communautés vous a été précieux. Pour autant les critiques ne vous ont pas été épargnées.
Et vous êtes restés fidèles à l’Eglise et à sa tradition vivante.
« Quelles richesses le Concile Vatican II ne nous a-t-il pas données dans ses orientations ! … A mesure que passent les années (les textes du Concile) ne perdent rien de leur valeur ni de leur éclat. Il est nécessaire qu’ils soient lus de manière appropriée, qu’ils soient connus et assimilés, comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère, à l’intérieur de la Tradition de l’Eglise … Je sens plus que jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Eglise a bénéficié au vingtième siècle ; il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence » Jean-Paul II, Lettre apostolique Au début du nouveau millénaire, 6 janvier 2001, n° 57.
Nous vous disons merci. Nous vous renouvelons notre estime fraternelle et notre confiance.
A Lisieux, le 17 octobre 2006
Jean-Charles Descubes, archevêque de Roue
Jean-Claude Boulanger, évêque de Sées
Michel Guyard, évêque du Havre
Christian Nourrichard, évêque d’Evreux
Pierre Pican, évêque de Bayeux-Lisieux
Michel Le Blond, administrateur diocésain de Coutances et Avranches