Monseigneur, merci d’accepter de répondre à nos questions. Qu’est-ce qui fait la différence entre ces entretiens doctrinaux et les précédents échanges ayant eu lieu du vivant de Mgr Lefebvre, par exemple à propos des Dubia ?
Auparavant, les échanges étaient plutôt informels, sauf en quelques rares occasions, comme au début du pontificat de Jean-Paul II. Mgr Lefebvre, tout en présentant les principales objections aux nouveautés – et en protestant énergiquement contre les scandales qui secouaient l’Église –, cherchait alors un accord plutôt pratique : il pensait que Rome pourrait lui laisser faire « l’expérience de la Tradition » en accordant à la Fraternité Saint-Pie X une régularisation canonique avant tout débat de fond. Après 1988 il a clairement indiqué la marche à suivre : porter la discussion sur le terrain doctrinal, sur l’essence même de la crise qui fait tant de ravages. Aujourd’hui, le Saint-Siège nous a accordé sans contrepartie ces fameux entretiens doctrinaux, de manière officielle. Cela sera pour nous l’occasion de témoigner de la foi et de nous faire l’écho de deux mille ans de Tradition, sans nous priver de reprendre certaines études, comme justement les Dubia sur la liberté religieuse qui, à l’époque, n’avaient pas obtenu de réponse satisfaisante.