I - Nature
1) L’Institut du Bon Pasteur est une société de vie apostolique de droit pontifical érigée conformément aux normes du droit canonique (can. 731, §1). Ses membres veulent exercer leur sacerdoce dans la Tradition doctrinale et liturgique de la Sainte Eglise Catholique Romaine.
2) Le rite propre de l’Institut, dans tous ses actes liturgiques, est le rite romain traditionnel, contenu dans les quatre livres liturgiques en vigueur en 1962, à savoir le pontifical, le missel, le bréviaire et le rituel romain. Ses membres puiseront dans la célébration quotidienne de la Sainte messe par ses membres prêtres (ou dans l’assistance à celle-ci pour ses membres non prêtres) l’efficacité inépuisable et toujours renouvelée de leur ministère extérieur. Les prêtres, se rappelant chaque jour le privilège unique de leur conformité à Notre Seigneur Jésus-Christ dans la célébration du Saint Sacrifice vivront eux-mêmes de ce trésor précieux. Loin de garder pour eux cette grâce insigne, ils la communiqueront abondamment dans, par, et pour l’Eglise, selon la recommandation de Saint Augustin « Christiani propter nos, episcopi propter vos ».
3) Le Bon Pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis, est le modèle parfait de cette vie essentiellement apostolique : esprit de service et d’oubli de soi qui est comme le secret de Jésus-Christ. Chaque membre est conscient d’être « le serviteur inutile », de même que l’Institut ne se considère pas comme une fin en soi, mais un moyen au service de l’Eglise. Cette exigence authentiquement apostolique s’enracine dans une charité sans bornes pour le mystère de Notre Seigneur Jésus-Christ. La fierté des prêtres et leur hardiesse dans l’apostolat sera celle de Saint Paul : « Jugez vous-même de la Science que j’ai du mystère du Christ ». La fête patronale de l’oeuvre est donc fixée au deuxième dimanche après Pâques, « du Bon Pasteur ».
4) La Très Sainte Vierge Marie, Virgo Fidelis, sera la patronne secondaire de l’oeuvre. En ces temps troublés, cette « bonne Mère du Ciel » gardera ses enfants dans la fidélité à la doctrine et à la règle de vie qu’ils embrassent librement. Ils auront pour la Mère de Dieu cette piété toute filiale en laquelle le Fils de Dieu s’est désigné pour l’éternité le fils de l’homme. La fête secondaire de l’Institut sera celle du Coeur Immaculé de Marie, au 22 Août.
II - La fin
1) La fin générale de l’Institut est la Gloire de Dieu par la perpétuation du Sacerdoce catholique tel qu’il a été reçu du Christ le Jeudi Saint et transmis à ce jour dans l’héritage du Siège de Pierre, comme en sa source. L’Institut affirme sa profonde Romanité, parce qu’il est soucieux de préserver la Tradition de l’Eglise dans sa permanente actualité.
2) La fin particulière de l’Institut est l’exercice complet du sacerdoce, dans la hiérarchie et la Tradition catholiques, selon une forme de vie adaptée à sa mission et dans le secours privilégié d’une vie commune tout ordonnée à l’apostolat. Il suppose une fidélité envers le Magistère infaillible de l’Eglise et l’usage exclusif de la liturgie grégorienne dans la digne célébration des Saints Mystères : « La bienheureuse Passion, comme la résurrection des enfers, mais aussi la glorieuse Ascension de ce même Jésus-Christ Notre Seigneur. » (Canon Romain)
III - Les oeuvres
1) Les maisons de formation sacerdotale auront la première place dans l’Institut. Les supérieurs veilleront sur la piété des candidats, sur leur sérieuse formation intellectuelle, sur leur zèle apostolique. Et parce que la Charité de Notre Seigneur Jésus-Christ est la source et le fondement du Sacerdoce comme de son exercice, il devra régner dans ces maisons la vraie paternité du collège apostolique. Selon la recommandation du premier Pape (1Pet 5,3) les supérieurs deviendront les modèles du troupeau plutôt que de dominer sur lui. L’enseignement de Saint Thomas d’Aquin, le Docteur Commun, constituera, en Philosophie et en Théologie, comme le phare à la lumière duquel il importe de se tenir toujours. La forme usuelle du séminaire telle que conçue depuis deux siècles, pourra être modifiée, avec beaucoup de prudence, au profit d’unités plus petites (« dites convicts »), plus proches de la vie paroissiale et somme toute plus traditionnelles. Ces convicts formeront un tout organique, conformément au can. 235, § 1.
2) La paroisse catholique étant l’institution d’Eglise et le lieu privilégié pour l’exercice du Sacerdoce, l’Institut aura pour fonction de les servir, (avec mission canonique de son ordinaire) de les faire aimer des fidèles pour le salut de leurs âmes. On veillera à ce que les jeunes prêtres comme les candidats au sacerdoce y apprennent des plus anciens et sous leur conduite ce zèle prudent et cette charité sincère qui sont comme le signe de la maison de Dieu et ce que Saint Paul appelle la « bonne odeur de Jésus-Christ ». Aucune charge de responsabilité ne sera confiée à un prêtre qui n’ait exercé plusieurs années en paroisse.
3) Dès que possible, on s’efforcera de créer des écoles primaires dans les paroisses pour l’éducation spirituelle et morale des plus jeunes dans la beauté de la liturgie, source du véritable esprit chrétien (Saint Pie X).
4) La prédication des retraites, selon la méthode Saint Ignace ou autres, sera assurée par l’ensemble des prêtres sous la direction de l’un d’eux nommé dans chaque district par le supérieur de district.
5) Toutes autres oeuvres seront laissées à l’initiative des supérieurs, parce que la charité est ingénieuse, pourvu que soient toujours privilégiées les précédentes : Editions, congrès de formation, centres de formation spirituelle et culturelle à divers niveaux, etc…
IV - Les conditions d’admission des membres et leurs liens avec l’Institut
1) Les prêtres et les diacres sont membres définitifs par leur incardination dans l’Institut. Ce lien stable devra respecter en tout, les prescription du droit canonique ; celle en particulier qui interdisent aux supérieurs, comme aux sujets, de le rompre tant qu’une nouvelle incardination n’est pas trouvée (cc. 642-645).
2) Les séminaristes sont membres temporaires de l’Institut par leur inscription réglementaire dans une de ses maisons de formation, jusqu’au diaconat. Juste avant leur ordination au Diaconat, ils auront du être incorporés définitivement dans l’Institut.
3) Les coadjuteurs appelés frères sont membres de l’Institut par le lien sacré des trois voeux privés de religion, temporaires ou définitifs. Les supérieurs de maison locale pourront agréer des candidats, ou familiers, pour l’étude de leur vocation de frères. Postulat et noviciat pourront se faire aussi dans ces maisons. Avec l’agrément du supérieur de district, mais non sans lui, les supérieurs locaux pourront recevoir les professions de leurs frères. Ils sont donc personnellement responsables de leur sanctification et de leur persévérance.Les frères étant associés très étroitement au service de l’autel, il sera très opportun de leur conférer les ordres mineurs.
4) Il pourra être agrégé, avec des statut propres, mais dépendant du supérieur général de l’INSTITUT, une congrégation de religieuses destinée à aider les prêtres dans leur ministère.
V - Administration
1) L’Institut du Bon Pasteur est érigé par le Saint-Siège. En tant que Société de Vie Apostolique cléricale il peut incardiner ses membres prêtres et diacres (can. 736), et son statut de Droit Pontifical confère la juridiction ordinaire à ses supérieurs majeurs (c. 134 § 1), au for interne et externe, sur la vie interne, le gouvernement et la discipline des membres de la Société (c. 596, §2). Ce pouvoir appartient également au chapitre de l’Institut. Dans ces matières, l’Institut répond exclusivement devant le Saint-Siège de ses propres membres (c. 738 § 1 et 593). Pour la sanctification des fidèles les membres de l’Institut dépendent de l’évêque diocésain (c. 738 § 2). Pour la direction des paroisses confiées à l’Institut, une convention particulière sera passée entre l’Ordinaire du lieu et le supérieur compétent de l’Institut (c. 520 § 2).
2) Le supérieur général et ses assistants sont seuls responsables du lien canonique de l’Institut avec l’Administration romaine dont il dépend. Sans préjudice des droits du chapitre général, qui est supérieur lui-même au Conseil général (cf can. 631 § 1).
3) Le supérieur général et ses deux assistants sont élus par le chapitre général pour une durée de six ans et sont rééligibles. Le supérieur général est élu aux 2/3 des voix et ses assistants à la majorité absolue. Tous trois doivent être prêtres depuis 10 ans, avoir trente ans révolus, et être incardinés dans l’Institut. En cas de défection de l’un d’eux (décès ou autre) on procéderait à une nouvelle élection partielle (par courrier recommandé, au besoin). Le secrétaire général et l’économe général sont nommés pour six ans par le supérieur général.
4) Le chapitre général se réunit tous les 6 ans, sauf nécessité urgente, et veille à la fidélité de l’Institut. Ses membres sont :
- Les membres du conseil général.
- Les supérieurs de district.
- Les supérieurs de séminaires.
- Les curés ou les supérieurs de maisons formées.
- Un tiers de prêtres élus par ceux qui ne sont pas membres par ailleurs.
5) Le supérieur général ne prendra aucune décision touchant au bien commun sans avoir consulté ses assistants et même, en matière pénale, sans leur consentement exprès. C’est lui qui nomme les supérieurs de districts et de convicts, ainsi que les professeurs, avec l’accord de leur supérieur local.
6) L’Institut du Bon Pasteur est divisé en districts, eux-mêmes composés de plusieurs maisons. Le supérieur de district est nommé pour 6 ans, renouvelables. Il propose à l’évêque les curés des paroisses confiées à l’Institut avec l’aval du supérieur général. Il nomme également les supérieurs des autres oeuvres, ainsi que les prêtres et les frères affectés aux diverses fonctions. Il doit mettre en oeuvre les talents et le zèle de ses confrères pour réaliser la tâche de l’Institut. Pour la fondation et la fermeture d’une maison, il doit avoir l’aval du supérieur général. Il est responsable devant le supérieur général du bien commun de son District ; il veille à l’unité doctrinale, liturgique et préside à la charité entre confrères. Il supervise, mais ne s’arroge pas, les publications, les autorisations pour communication à la presse, à la Radio, à la télévision, ainsi que les rapports avec les autorités tant ecclésiastiques que civiles. Il accorde les ouvertures de comptes, les dépôts en banque (etc.), de chaque maison locale. En tout, il respecte le principe de subsidiarité qui fait l’honneur et la force de son Autorité. Il veille à la santé spirituelle et corporelle de ses confrères. Il présente les vocations, les répartit dans les convicts et fixe les stages en paroisse des séminaristes. Il organise les retraites sacerdotales annuelles.
7) Le supérieur de maison de formation relève du seul supérieur général. Il admet les séminaristes et met tout son zèle à les mener au sacerdoce, munis de la piété, de la science et de la vertu nécessaires. Pour le renvoi d’un séminariste, il consultera tous les prêtres impliqués dans la formation, et devra avoir l’aval du supérieur général. Il s’accorde volontiers avec le supérieur de district et les supérieurs locaux pour faciliter le plus possible leur apostolat et faire profiter les séminaristes de leurs expériences.
8) Les curés sont supérieurs locaux et ont la charge directe de l’apostolat. Leur charité première ira à leurs collaborateurs dans une vraie paternité et amitié sacerdotale. Ils sont responsables des offices en commun pour une vraie sanctification tant des confrères que des fidèles, en tenant compte des impératifs du ministère. Il veille à la beauté de la liturgie, à l’instruction des fidèles, à la charité des pasteurs envers les fidèles et réciproquement. Sa paroisse est une grande famille où Dieu est honoré, sanctifié, servi, et les fidèles unis dans la Foi, fermes dans l’Espérance, zélés dans la charité.
VI - Des dispositions
1) Le prêtre doit briller par sa Foi vivante, c’est-à-dire par une connaissance et une dilection suréminentes envers Notre Seigneur Jésus-Christ, dont il est le représentant et, par Lui, en Lui, avec Lui, envers la Trinité Sainte. Seule peut donner au prêtre cette nécessaire ressemblance à son Maître, une fréquentation assidue et passionnée de l’Evangile et de l’Eucharistie, ainsi qu’une tendre dévotion envers la Vierge Marie dans son chapelet quotidien. Elle est sa fierté personnelle comme la sainte jalousie des fidèles. « On devient prêtre par l’ordination, on le demeure par la contemplation. » (Saint Augustin).
2) La dévotion du prêtre est ainsi concentrée sur ce « Mystère de la Piété » qu’est Notre
Seigneur Jésus-Christ (1 Tim 3,16). C’est là qu’il puise la charité de Notre Seigneur Lui-même. Cette charité est au principe et la cause de toutes ses autres vertus, et non l’inverse. La charité étant la forme de toute vertu, elle en est aussi la cause ; et c’est en la cultivant sans relâche que le prêtre trouvera, en elle et par elle toutes les vertus sacerdotales. Il aura soin de communiquer aux âmes l’espérance du salut par la confiance indéfectible en la miséricorde infinie du Bon Pasteur.
3) Cette charité est mesurée par les dispositions élémentaires, tant naturelles que surnaturelles qu’elle établit : loyauté, franchise, bonne humeur, courage, générosité, simplicité, bon sens… « Celui qui prétend aimer Dieu qu’il ne voit pas alors qu’il n’aime pas son prochain qu’il voit, est un menteur » (1 Jn 4,20).
4) On écartera donc des séminaristes, dès avant si possible, les caractères grincheux, tristes et pessimistes (sauf correction) comme aussi les candidats dépourvus de bon sens, qui témoignent, même sans faute, d’une incapacité à la grâce sacerdotale. La fierté du prêtre, sel de la Terre et lumière du monde ne peut être que de ressembler au Seigneur : « Apparuit humanitas et benignitas Salvatoris Nostri Dei ».
5) Sauf coutume locale contraire ou dispense expresse, l’habit ecclésiastique de tous les membres sera la soutane.
VII - Sanctification
1) C’est dans la célébration fervente et quotidienne des Saints Mystères que les prêtres trouveront la lumière, la paix, la joie de leur ministère. Source de toute grâce et de toute sainteté, la sainte Messe est au centre de leur vie, le véritable trésor où ils placent leur coeur, la consolation dans les épreuves.
2) La vie commune sera de règle. Elle comporte une habitation unique pour chaque maison et l’office en commun, selon le coutumier. En outre, on pratiquera l’oraison et le chapelet. Le supérieur local décidera de l’adaptation nécessaire de l’office aux nécessités du ministère et dans le but d’y associer le plus possible le fidèles. Rien n’édifie mieux une communauté que cette prière publique, régulière, simple où les fidèles se joignent à leur pasteurs pour honorer Dieu. Le bréviaires des clercs majeurs sera également celui des éditions de 1962.
3) Le Ministère sera considéré comme un grand moyen de sanctification, après la messe et la prière personnelle. Un prêtre zélé pour le catéchisme, les confessions, la Sainte Communion, l’extrême-onction (etc.) gagne rapidement en sainteté et en charité. On ne confondra pas le ministère avec d’autres activités annexes, qui fatiguent , découragent et conduisent à l’activisme. Mais on n’opposera pas vie de prière et ministère sacerdotal qui se nourrissent l’un de l’autre.
4) L’administration des biens de l’Institut relève de ses supérieurs respectifs. Tout ce qui est versé par les fidèles au titre du ministère sera reversé intégralement au supérieur local. Un directoire financier viendra préciser la claire séparation des biens personnels des membres et leur juste rétribution par l’Institut.
5) Enfin, les supérieurs – qui sont au service des autres et non l’inverse – aideront toujours les prêtres à ses sanctifier : par leur exemple, par leur disponibilité, par leur magnanimité, par leur mansuétude et leur indulgence. Etant sauf le principe de l’Autorité qui vient toujours de Dieu, ils songeront au grave avertissement du Pape Grégoire : « dans l’obéissance, le supérieur doit faire plus de la moitié du chemin. » Ils aspireront à rentrer dans le rang plus rapidement qu’ils n’en sont sortis et méditeront sur le grave avertissement de Saint Paul au prêtres : « ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte (He 13,17). » Comme Notre Seigneur Lui-même avec ses apôtres ils devront se faire les véritables amis de leurs confrères. Ils mesureront toujours leur grave responsabilité à procurer le Bien Commun de ce qu’ils gouvernent, se souvenant qu’eux-mêmes, comme les autres, portent le trésor de leur sacerdoce dans des vases d’argile.
En la fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, le 8 septembre 2006.