Où en sommes-nous de la préparation du Chapitre général ?
Il nous a été agréable de constater que les directives données par le motu proprio au sujet des Chapitres généraux sont celles que nous avons suivies :
- La décision prise d’avoir un chapitre administratif pour nous efforcer d’appliquer à notre Congrégation les prescriptions et directives du Concile, et ce dans les trois années qui suivent le motu proprio du 6 août 1966 (première partie, art. 1 et 3).
Le Saint-Siège a approuvé cette décision du Conseil général et a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un Chapitre électif. - La consultation des membres de la Congrégation se poursuit normalement telle qu’elle est demandée dans le motu proprio (art. 2 et 4) : « Cela pourra se faire », disent les Normes, « par exemple par la consultation des Chapitres conventuels ou provinciaux, la nomination de commissions, l’envoi de questionnaires… »
Nous nous sommes adressés aux Provinciaux et Principaux pour mener à bien cette consultation en donnant quelques suggestions qui ont paru dans le Bulletin général. Nous aurons à la Maison généralice des réunions de commissions, dans lesquelles Provinces et Missions seront représentées, dans les premiers mois de l’an prochain. Ces Commissions auront pour but de nous aider dans la préparation des schémas à soumettre à nouveau aux Provinces et Districts. Des précisions au sujet de la composition de ces Commissions et de leur rôle seront communiquées sous peu.
Déjà nous avons reçu un certain nombre de travaux avec des réponses à l’enquête sur certains préliminaires du Chapitre. Cette enquête, il faut le dire, a débordé dans quelques Provinces et Districts ce que nous avons suggéré (nous n’avions pas eu la pensée qu’on aurait pu admettre comme capitulants des scolastiques). À propos de ces préliminaires nous devons reconnaître que nous nous faisions nous-mêmes quelques illusions sur nos propres pouvoirs. Un certain nombre de confrères ont fait remarquer que, d’après nos Constitutions n° 91, 2°, seul le Chapitre général est habilité à changer les Constitutions et que ni le Conseil général, ni un certain nombre de membres de la Congrégation, si influents soient-ils, n’avaient autorité pour modifier les Constitutions avant le Chapitre général.
Il faut avouer que les Normæ confirment ce point de vue et attribuent très nettement et explicitement aux Chapitres la charge et le rôle d’accomplir cette rénovation et cette adaptation de la vie religieuse dans un Institut.
Toutefois, le Conseil général a l’intention de demander une dérogation à ce principe pour la question des membres de droit et des membres délégués.
Certains ont cru comprendre que le texte n° 75 de nos Constitutions, concernant les membres délégués, autoriserait le Conseil général à appeler autant de membres délégués que de membres de droit. Une lecture attentive du texte montre bien qu’il s’agit « de la moitié du nombre des membres de droit » donc un tiers du nombre total, ou les deux tiers du nombre de droit, soit 40 % du nombre total. Il nous faut donc demander une dérogation sur ce point. Le Conseil pourra de toute manière, inviter certains membres, pères ou frères, avec voix consultative.
Nous sommes très heureux de constater l’intérêt porté au futur Chapitre par l’ensemble des Provinces et Districts. Nous sentons chez tous un grand désir de vraie rénovation de la Congrégation dans le sens du décret Perfectæ Caritatis et nous sommes persuadés que de grandes et généreuses décisions seront prises à la satisfaction de tous les membres de la Congrégation. Toutefois, nous regrettons et d’autres regrettent aussi que certains membres de la Congrégation aient donné l’impression, par les directives et les suggestions qu’ils ont fait circuler, de se substituer au Conseil général. Il revient à chaque Supérieur majeur avec son Conseil de présider à ce travail, de l’accomplir en commun avec les membres de la Province ou District, selon les directives données par la Maison mère dans le Bulletin général. Certes un Conseil provincial ou un Conseil de District peut consulter un autre Conseil. Mais aucun Supérieur majeur, ni aucun Conseil provincial, et à plus forte raison, aucun membre d’une Province ou d’un District n’a mandat pour influencer les réflexions d’autres Provinces, Districts ou confrères. À ce propos, il n’est pas inutile de rappeler ce que les Normæ confirment : la préparation du Chapitre général revient de droit au Conseil général.
Quand aura lieu le Chapitre ? Nous pensons qu’il sera difficile de le tenir avant 1968. Car lorsque les commissions auront terminé leurs travaux, il faudra procéder aux élections et en même temps diffuser ces textes, afin qu’ils nous soient retournés corrigés pour le mois d’octobre 1967. De nouveau le travail définitif de rédaction devra être entrepris pour donner aux capitulants un thème de travail aussi complet que possible, ce qui nous amènera au début de 1968. Le Chapitre pourrait donc se tenir à partir de Pâques 1968 probablement, ce qui donnera le temps nécessaire à la préparation approfondie désirée par tous.
Nous pensons en toute vérité que notre Chapitre sera parfaitement préparé pour permettre vraiment aux capitulants de faire un choix conscient et éclairé sur les options possibles. Pour chaque point, les diverses solutions qui auront été suggérées seront indiquées avec des précisions qui éclaireront le jugement des capitulants de telles sorte que les capitulants seront vraiment juges de la solution à prendre.
Si certains confrères manquent de confiance dans ce futur Chapitre, ce n’est pas le cas des membres du Conseil général, qui sont persuadés que l’Esprit Saint nous aidera et nous guidera, persuadés aussi que le bon sens, qui heureusement ne fait pas défaut aux missionnaires, trouvera la solution à la fois sage et hardie qui permettra à l’Institut et à ses membres de prendre un nouvel élan dans la vie spirituelle, la vie apostolique et religieuse et dans le développement des Provinces et des Districts missionnaires.
À cet effet, nous devons beaucoup prier, et recommander notre chère Congrégation au Saint-Esprit et au Saint et Immaculé Coeur de Marie, ainsi qu’à nos chers et vénérés fondateurs, à nos valeureux et saints prédécesseurs, Pères et Frères, qui du haut du ciel veillent sur nous avec un amour fraternel indéfectible.