À la suite de la lettre des évêques spiritains français, on trouve dans les archives des spiritains la note suivante dont l’auteur n’est pas indiqué.
Un certain nombre d’initiatives de notre Supérieur général nous ont profondément déçus :
• La circulaire sur le port de la soutane a créé un véritable malaise chez les confrères de la Province de France. D’une part, cette affaire relevait de l’autorité provinciale de France, qui avait à juger de l’opportunité à suivre l’usage nouveau introduit sur le territoire de la France, comme il est convenu dans les Constitutions. D’autre part les arguments apportés ont été jugés choquants : opposer des arguments d’Écriture Sainte à une décision prise par la quasi-totalité de l’épiscopat français correspondait à leur donner une leçon, seul contre tous ! Notre réputation dans les diocèses et dans le monde catholique français en a souffert.
• Les réticences manifestes du Supérieur général devant le mouvement de rénovation de l’Église, manifesté au Concile, est troublant pour nos consciences. Est-ce l’esprit de la Congrégation ?
• Notre Supérieur général a le droit d’avoir des idées personnelles sur des problèmes qui sont librement débattus à Saint-Pierre. Mais il ne doit pas oublier qu’en fait il ne peut s’engager à titre personnel : il engage avec lui toute la Congrégation du Saint-Esprit. Or il est évident que ses prises de position sont celles d’une infime minorité de confrères, comme d’ailleurs d’une petite minorité du corps épiscopal réuni à Rome au Concile. Une fois de plus, notre recrutement se ressentira de ces prises de position particulièrement à l’intérieur du territoire français.
• D’autre part, en prenant comme conseiller ecclésiastique un prêtre séculier presque mis au ban de son diocèse, à qui l’on a enlevé la chaire de professeur au Grand Séminaire de Vannes, connu dans tout le monde ecclésiastique français pour ses prises de position « intégristes », notre Supérieur général manquait gravement à la courtoisie vis-à-vis de ses confrères spiritains, chez qui l’on rencontre nombre de docteurs en théologie, au moins aussi qualifiés que l’abbé Berto.