Comment la Fraternité Saint-Pie-X se
prépare-t-elle en vue des discussions théologiques qui doivent avoir
lieu avec le Vatican?
Le supérieur général de la
communauté a nommé tout récemment une commission composée d’une dizaine
de prêtres qui sont spécialistes de la doctrine. Ils ont fait leur
théologie à Écône ou sont professeurs de séminaires ; ils seront
capables d’exposer nos reproches au Concile et de répondre aux
objections qui nous seraient faites. Les quatre évêques de la
Fraternité sont également impliqués ; ils ont une fonction de
supervision.
Ces discussions devraient donc pouvoir s’ouvrir dès que Rome en aura fixé le cadre ?
Non, car il faudra d’abord que nous ayons déterminé l’ordre dans
lequel nous aborderons les différents sujets ; il faut aller dans un
ordre croissant de difficulté, et résoudre un point après l’autre. Nous
allons émettre nos souhaits.
Quels sont-ils?
Il faut
commencer par la liturgie ; ce serait le plus simple, car l’on pourra
montrer la déficience du nouveau rite des ordinations sacerdotales, par
exemple. Déficience qui, en revanche, lorsqu’on parle de la nouvelle
messe, tient plutôt de la contradiction pure et simple ; car c'est une
nouvelle théologie qui s'y exprime, donc une autre religion. Ensuite
doivent venir l’œcuménisme et de la liberté religieuse ; des thèmes qui
sont beaucoup plus graves, parce qu’ils engagent la foi. La question de
la collégialité des évêques ne peut venir qu’à la fin car c’est la plus
difficile.
Quand vous parlez de régler les dissensions,
est-ce que vous envisagez la voie du compromis, qui permettrait que
coexistent vos positions et celles de Rome ?
Jamais
nous ne signerons de compromis ; les discussions n’avanceront que si
Rome réforme sa manière de voir et reconnaît les erreurs dans
lesquelles le Concile a mené l’Église.
En attendant la résolution des conflits,
êtes-vous ouvert, comme Mgr Fellay dit l’être, à l’adoption d’un statut
intermédiaire pour la Fraternité ?
La condition sine qua non
pour que l’on s’interroge sur le statut à donner à la Fraternité Saint-Pie-X, c’est la résolution de nos dissensions. En attendant, nous
conserverons le statut qui est le nôtre actuellement ; il n’y a aucune
urgence à le faire évoluer, et nous ne changerons rien à notre
apostolat. Par conséquent, les discussions pourront et devront prendre
le temps qu’il faudra.
Recueillis par Joséphine Bataille