Retour sur une récente agression épiscopale diffusée par France Info : la messe traditionnelle dénoncée comme étant celle que des partis politiques d’extrême droite célèbrent dans leurs meetings antisémites.
Et de semblables célébrations racistes auraient lieu impunément, aujourd’hui en France !
• Une telle énormité ne m‘étonne pas outre mesure. On connaît bien ce refrain épiscopal qui a plus de vingt ans d‘âge. Cette fois-ci je ne l’ai pas entendu moi-même, on ne peut être partout, mais j’en crois un témoin digne de foi et pleinement compétent en la matière, le rédacteur en chef de Reconquête, organe du Centre Charlier. Dans le numéro d’octobre qui vient de paraître, Yves Daoudal écrit en effet :
• Il s’agit évidemment d’une énorme délation. La xénophobie, l’antisémitisme, le racisme ne sont pas en France des opinions ni des idéologies, mais des délits tombant sous le coup des (nombreuses) lois antidiscriminatoires que la Halde, entre autres, et de multiples associations s’emploient à faire appliquer avec une vigilance et selon une jurisprudence arbitrairement extensives.
Si Mgr Di Falco est cru sur parole, alors les prêtres et fidèles surpris dans la célébration d’une messe traditionnelle seront présumés coupables, ayant (selon la jurisprudence en la matière) à faire la preuve de leur éventuelle innocence.
Quant à l’audiovisuel dans son ensemble, il y a longtemps qu’il amalgame extrême droite, antisémitisme, intégrisme, conservatisme, traditionalisme, racisme, moralisme, cléricalisme : tout cela indistinctement présenté comme du (néo)nazisme.
• Le faux-semblant qui est à l’origine de la persistante délation épiscopale se trouve dans les fêtes populaires dites BBR (bleu-blanc-rouge) que le Front national organisait naguère une fois par an. Elles duraient deux à trois jours, qui n‘étaient évidemment pas deux à trois jours de meetings politiques. Même si l’on suppose (hypothèse extrême) que les catholiques qui y venaient étaient en cela de grands pécheurs, Mgr Di Falco voudrait-il donc exclure tous les pécheurs de l’obligatoire assistance à la messe dominicale ? et n’accepter que les messes auxquelles il aurait l’assurance que n’assiste aucun pécheur ? Non certes. Mais c’est un traitement spécial réservé aux catalogués « intégristes ».
• On mesure là dans quelle auto-intoxication le noyau dirigeant de l‘épiscopat a été plongé par son anti-intégrisme systématique. Le repère en est L’extrême droite et l’Eglise de Xavier Ternisien, paru en 1997, ramassis de sophismes et d’erreurs de fait dont se nourrissaient le clergé diocésain et sa hiérarchie. Présent y avait répondu par L’extrême droite et l’Eglise, réponse, qui fit disparaître Ternisien, aujourd’hui remplacé par un Nicolas Senèze beaucoup moins grossièrement sommaire (Présent du 16 et du 17 octobre). Le pauvre Di Falco risque de n‘être qu’une survivance, une butte-témoin d’un état antérieur du ghetto intellectuel où s’enferme l’anti-intégrisme épiscopal.
• Circonstance atténuante, ou même absolutoire : Mgr Di Falco pourrait bien être victime d’une ignorance invincible. Mais n’en est-il pas peu ou prou responsable par ses mauvaises fréquentations et le mauvais choix de ses lectures et spectacles ? Tout ce qu’il lit dans ses journaux, tout ce qu’il entend dans ses radios, tout ce qu’il visionne dans ses télés ne peut que l’emprisonner chaque jour davantage dans la fausse évidence de ses délations ternisiennes. Tout cela sur le fond « spontanément kantien » de nos élites républicaines et démocrates-chrétiennes : ce fond kantien constitue un impérieux ghetto mental dont on ne s‘échappe sans doute que par « le jeûne et la prière ».
Jean Madiran