Rome est dans l'apostasie
Il nous faut tenir, absolument tenir, tenir envers et contre tout. Et alors, maintenant j'en arrive à ce qui vous intéresse sans doute davantage ; mais moi, je dis : Rome a perdu la foi, mes chers amis. Rome est dans l'apostasie. Ce ne sont pas des paroles, ce ne sont pas des mots en l'air que je vous dis.C'est a vérité. Rome est dans l'apostasie. On ne peut plus avoir confiance dans ce monde-là, il a quitté l'église, Ils ont quitté l'Église. Ils quittent l'Église C'est sûr, sûr, sûr.
On ne peut pas s'entendre
Je l'ai résumé au cardinal Ratzinger en quelques mots, n'est-ce pas, parce que c'est difficile de résumer toute cette situation ; mais je lui ai dit : « Éminence, voyez, même si vous nous accordez un évêque, même si vous nous accordez une certaine autonomie par rapport aux évêques, même si vous nous accordez toute la liturgie de 1962, si vous nous accordez de continuer les séminaires et la Fraternité, comme nous le faisons maintenant, nous ne pouvons pas collaborer, c'est impossible, impossible, parce que nous travaillons dans deux directions diamétralement opposées : vous, vous travaillez à la déchristianisation de la société, de la personne humaine et de l'Église, et nous, nous travaillons à la christianisation. On ne peut pas s'entendre. »
Alors, je lui ai dit : « Pour nous, le Christ c'est tout ; Notre-Seigneur Jésus-Christ c'est tout, c'est notre vie. L'Église, c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ, c'est Son épouse mystique. Le prêtre, c'est un autre Christ ; sa messe, c'est le sacrifice de Jésus-Christ et le triomphe de Jésus-Christ par la croix. Notre séminaire: on y apprend à aimer le Christ, et on est tout tendu vers le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Notre apostolat, c'est le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Voilà ce que nous sommes. Et vous, vous faites le contraire. Vous venez de me dire que la société ne doit pas être chrétienne, ne peut pas être chrétienne ; que c'est contre sa nature ! Vous venez de vouloir me prouver que Notre-Seigneur Jésus-Christ ne peut pas et ne doit pas régner dans les sociétés ! Et vous voulez prouver que la conscience humaine est libre vis-à-vis de Notre-Seigneur Jésus-Christ ! – 'Il faut leur laisser la liberté et un espace social autonome', comme vous dites. C'est la déchristianisation. Eh bien nous, nous sommes pour la christianisation ».
Voilà. On ne peut pas s'entendre. Et c'est cela, je vous assure, c'est le résumé. On ne peut pas suivre ces gens-là.
La divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ contre l'oecuménisme et la liberté religieuse
C'est l'apostasie. Ils ne croient plus à la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui doit régner.
Pourquoi ? Parce que cela va contre I'oecuménisme. Voilà. Cela va contre la liberté religieuse et contre I'oecuménisme. La liberté religieuse, I'oecuménisme, cela se touche, c'est la même chose.
Parce que si la société est chrétienne, si Notre-Seigneur règne sur la société, alors, comment est-ce que l'on va pouvoir être bien avec les juifs, avec les protestants, avec les musulmans, avec les bouddhistes, etc. ? On ne peut plus faire d'oecuménisme, ce n'est plus possible. Si l'on met Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec Sa croix, qui doit régner sur la société, c'est fini, ce n'est plus possible. Alors, cachons la croix de Jésus-Christ, cachons Notre-Seigneur Jésus-Christ, ne parlons plus de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la société, la société multireligieuse, pluraliste, etc. Non, ce n'est pas possible, pas possible !
De même, la personnalité humaine libre, n'est-ce pas, on la déchristianise aussi. Alors qu'elle doit croire – elle n'est pas libre – elle doit croire, sinon elle est condamnée. C'est Notre-Seigneur qui l'a dit. C'est vrai ou ce n'est pas vrai, cela ? Alors, si elle doit croire, elle n'est plus libre.
« La liberté de la conscience, l'espace social autonome » : voilà leurs grands mots. Qu'est-ce que cela veut dire ? Espace social autonome pour tous les sentiments religieux et les idées religieuses que l'homme peut concevoir dans sa conscience. Je vous demande un peu. Évidemment, derrière cela, il y a la moralité qui suit. Il n'y a pas seulement les idées ; derrière les idées, évidemment, il y a l'immoralité qui vient avec tout ça.
Alors, liberté, espace social autonome... Jusqu'où cela va, l'espace social autonome ? « Jusqu'à l'ordre public ». Si cela ne dérange pas l'ordre public, alors, on est libre, la société n'a rien à y voir. C'est inconcevable, inconcevable.
Cela, il me l'a dit le 14 juillet, il a commencé par ça. Par vouloir me prouver que l'État ne devait pas avoir de religion. Et que c'est dans sa nature.
Alors, je lui ai dit : « Mais enfin, il y a quinze siècles d'Église qui s'inscrivent contre ce que vous dites, Éminence, voyons ! tout de même. Et le sacre des rois, qu'est-ce que c'était que le sacre des rois et des princes ? Sinon supplier, demander à Dieu de leur donner la foi catholique, de leur donner la force de garder la foi catholique dans leurs pays, d'étendre les moeurs chrétiennes, les vertus chrétiennes, de défendre l'Église contre ses ennemis, etc. C'était tout le sacre du roi. On lui donnait l'épée, pourquoi? Pour défendre (la chrétienté) contre les ennemis de la foi.
- Ah, mais cela, c'est une période exceptionnelle et anormale.
- Ça alors, quinze siècles !... c'est pas mal.
- C'est anormal. Nous, nous rattachons à l'Évangile. »
Se rattacher à l'Évangile, je vous demande un peu, c'est facile à dire. C'est absolument faux. Comme si saint Paul n'avait pas dit : Oportet illum regnare, « il faut qu'Il règne ». Tout est pour le règne de Notre-Seigneur dans l'Évangile, voyons. Enfin, quand même ! Ou bien alors, il n'y a plus d'Évangile. C'est incroyable, incroyable !
Alors, comment voulez-vous que l'on puisse se fier à des gens comme cela ? Ce n'est plus possible.
La réponse aux dubia est plus grave qu'Assise
Alors, évidemment, ils ont été un peu effrayés par le sermon du 29 juin. Il m'en a parlé, il l'a lu par conséquent, il l'a écouté en tout cas sur une cassette, je suppose. Et alors, il m'a dit : « Comment se fait-il que vous trouviez que la réponse aux objections que vous avez envoyées pour la liberté religieuse, notre réponse, est plus grave qu'Assise ? Vous dites que c'est plus dangereux qu'Assise ».
J'ai dit : « Évidemment ! C'est toujours plus grave d'adhérer à un principe que de faire un simple acte. C'est le principe qui est à la source de tous les actes, qui est à la source de l'action et, par conséquent, avec un principe comme celui du libéralisme et de la liberté religieuse, eh bien, c'est cela qui vous fait faire I'oecuménisme, c'est ça qui vous fait faire la laïcité des États, n'est-ce pas, qui réclame la laïcité des États, et ainsi de suite. Alors, c'est bien plus grave. Assise, c'est très grave, c'est une apostasie, mais c'était un fait, un acte ; ce n'est pas un principe, c'est le résultat d'un principe ».
Un visiteur pour nous contraindre à les suivre
Alors, vous savez que le 28 juillet, il m'a envoyé une lettre pour faire des propositions, soi-disant des propositions concrètes. Moi, j'ai toujours demandé qu'ils nous envoient un visiteur, qu'ils envoient, si possible, quelqu'un qui vienne voir, qui vienne se rendre compte, quelqu'un qui vienne pour parler tout simplement, pour voir, constater un peu ce que nous faisons, sans juger, sans porter de jugement, sans prendre de décisions.
Mais cela, ils ne le veulent pas. Ils veulent bien envoyer un visiteur, mais à la condition qu'il ait des pouvoirs très importants. Or, cela est inadmissible. Pouvoirs très importants pour nous contraindre à les suivre.
Ils veulent bien nous donner un évêque, ils veulent bien nous donner la liturgie de 1962 (les quatre livres liturgiques de 1962), ils veulent bien nous donner une certaine autonomie, comme ils mettent dans la lettre... – je pense que beaucoup d'entre vous peut-être déjà en ont eu connaissance : « Le Saint-Siège est disposé à concéder à la Fraternité sa juste autonomie et à lui garantir la continuité de la liturgie selon les livres liturgiques en vigueur dans l'Église en 1962, le droit de former des séminaristes dans des séminaires propres, selon le charisme particulier de la Fraternité, l'ordination sacerdotale des candidats au sacerdoce sous la responsabilité que, jusqu'à nouvelle décision, assumera le cardinal visiteur... »
Ah ! voyez : « l'ordination sacerdotale des candidats au sacerdoce » ; nous ne pourrons plus rien dire, ni le Supérieur général, ni moi-même, ni personne, ni le supérieur du séminaire n'aura plus rien à dire sur les ordinations sacerdotales. C'est le cardinal visiteur qui en prend la responsabilité.
« En attendant l'approbation de la structure juridique définitive de la Fraternité, le cardinal visiteur se portera garant de l'orthodoxie de l'enseignement dans les séminaires », (quelle orthodoxie, je
vous demande un peu, avec ce qu'ils enseignent, ce n'est pas possible !), de l'esprit ecclésial et de l'unité avec le Saint-Siège.
Qu'est-ce qui nous reste ? Il ne nous reste plus qu'à fermer le séminaire ! Vous pensez bien : « orthodoxie, esprit ecclésial, unité avec le Saint-Siège », il faut traduire cela par : « Suivez-nous ! Allez, pas d'histoires ».
Ce n'est pas difficile pour le cardinal visiteur de demander aux séminaristes : « Écoutez, maintenant, voyez-vous, les choses vont s'arranger entre la Fraternité et le Saint-Siège. Par conséquent, il y aura des relations normales entre les évêques et la Fraternité, là où seront les prieurés. Évidemment, vous aurez l'autorisation de dire la messe de saint Pie V, c'est entendu ; mais si votre évêque vous invite à concélébrer avec lui pour la fête patronale du diocèse, avec la messe nouvelle bien sûr, vous n'allez pas lui refuser.
- Ah non, moi, je ne dis pas la messe nouvelle !
- Ah, bien, mon cher ami, vous attendrez pour votre ordination. »
Ce n'est pas compliqué. Cela, c'est sûr.
Ensuite : « J'espère que vous êtes bien d'accord pour accepter le Concile dans son ensemble ?
- Ah, pas la liberté religieuse, ce n'est pas possible!
- Mon cher ami, vous attendrez votre ordination aussi. »
Ce n'est pas possible
Ce n'est pas possible, c'est clair. Au lieu de s'adresser à moi pour demander une signature au nom de toute la Fraternité, il va s'adresser maintenant aux candidats au sacerdoce, il va les éplucher, n'est-ce pas.
Et encore : « l'orthodoxie de l'enseignement dans les séminaires ». Donc, il va vérifier dans les séminaires, il va pouvoir interroger tous les séminaristes pour savoir ce que chaque séminariste pense ; et alors, à l'avance, déjà imposer des lignes, des limites, renvoyer, etc.
Ce n'est pas possible, nous ne sommes plus les maîtres.
Alors le cardinal Oddi me téléphone, il y a trois jours, et il me dit : « Alors, j'espère que vous allez accepter les propositions du Saint-Siège ». J'ai dit : « Sûrement pas ! » ; j'ai dit : « Sûrement pas ; pas un cardinal, comme ça, qui va venir comme visiteur et qui aura tous les pouvoirs. Cela n'est pas possible, voyons, quand même. Pour qui nous prend-on ? Non, ce n'est pas possible. Nous voulons bien un visiteur, et surtout si c'est vous, Éminence, on vous recevra avec beaucoup de sympathie ». Il a rigolé, il a dit : « Oui, je ne pense pas que l'on vous enverra le cardinal Garrone ! »
« Surtout acceptez, acceptez ! Il faut accepter » ! Alors, lui, vous savez comment il est..., rondelet ! je crois qu'il est de Piacenza, ou quelque chose comme ça. Alors, c'est déjà un peu... ce n'est pas le midi de l'Italie, mais enfin, bon, c'est... ce n'est pas dans le nord. Alors, c'est lui qui me disait, n'est-ce pas : « Mais, Mgr, signez, signez ! puis vous ferez ce que vous voudrez après ». Avec un cardinal comme cela, qu'est-ce que vous voulez faire ?
Minimiser et magnifier
Et puis je le (le visiteur) vois d'ici, je le vois au milieu de nous, et avec de petits groupes, il va aller se promener avec des séminaristes : « Mais vous exagérez les difficultés. Mais voyons, le Concile : mais vous prenez ce que vous voulez, il ne faut pas comprendre le Concile à la lettre... mais ceci, mais cela... » Minimiser, minimiser, minimiser nos difficultés, n'est-ce pas, minimiser notre résistance. « Mais la liturgie, la liturgie... : puisqu'on vous accorde la messe de saint Pie V, vous pouvez quand même bien dire une fois de temps en temps la messe nouvelle. Elle n'est pas hérétique. Elle n'est pas schismatique. Il ne faut pas exagérer. » Minimiser, minimiser ; et puis, au contraire, magnifier ce que le Saint-Siège va nous donner : « Il faut s'entendre... Qu'est-ce que vous attendez ? Il ne faut pas être comme cela avec des catégories et un esprit difficile ».
Alors, « ... au cours de cette période, le cardinal visiteur décidera également de l'admission des séminaristes au sacerdoce (c'est en toutes lettres, vous voyez), en tenant compte de l'avis des supérieurs compétents ».
Bon. Mais ce n'est pas sûr
Voilà. Vous voyez : ils sont prêts à envoyer un cardinal visiteur, « dans le but de trouver une formule juridique conforme aux normes du droit canon actuellement en vigueur ».
Donc, évidemment, nous pourrions demander un cardinal visiteur sans pouvoirs. Cela, je ne sais pas s'ils en seraient d'accord.
Mais, même s'ils sont d'accord pour cela, j'ai très peur que ce cardinal visiteur, s'il est un peu habile, se présente comme un conciliateur et arrive, je dirai, à influencer les esprits et à finir par nous diviser. Pourquoi ? Parce qu'il va tellement bien s'y prendre pour expliquer : « Mais Rome, mais Rome, mais Rome... ; vous savez, il n'y a pas de danger. Il ne faut pas avoir peur. Faites confiance ». Alors bon, il y en a qui vont dire : « Pourquoi pas, pourquoi pas ? » D'autres diront : Attention, attention, prenons garde derrière tout cela, on sait très bien comment ça s'est déjà passé. On sait très bien comment cela s'est passé à Fontgombault. On sait très bien comment cela s'est passé chez Dom Augustin. On sait très bien comment cela s'est passé avec les séminaristes qui sont partis et auxquels ils ont promis monts et merveilles, quand ils sont allés à Rome, et puis ensuite : « Allez-vous-en dans les différents séminaires, et laissez-nous en paix avec la messe de saint Pie V ».
Leur but, c'est d'en finir avec la Tradition
C'est comme cela. Partout, ils ont toujours leur même but, on le sent bien, c'est d'en finir avec la Tradition, d'en finir avec cette messe de saint Pie V. Alors, on la donne un petit peu, mais à la condition que l'on accepte l'autre. Et puis, tout doucement on ramène à l'autre. C'est comme cela.
Alors, il n'y a pas de raison qu'ils ne fassent pas cela avec nous, pas de raison. Nous sommes un morceau un peu plus gros à avaler, un peu plus dur, mais le but est le même pour eux. C'est la même chose.
Voyez : on nous appâte avec la liturgie, avec le séminaire « selon notre charisme », etc. Mais toujours : « Soumission au Saint-Siège, unité avec le Saint-Siège, esprit ecclésial ! » C'est clair. Et cela, ils le répètent au moins quatre ou cinq fois dans la lettre. C'est clair, ce n'est pas possible.
Ils le mettent tout de suite au début, parce qu'ils refusent, bien sûr : « Le Saint-Siège ne peut accorder des auxiliaires à la Fraternité sans que celle-ci soit dotée d'une structure juridique adéquate et sans que ses rapports avec ce même Siège apostolique soient bien réglés au préalable. (...) En raison de l'institution divine de l'Église, une telle situation juridique comporte nécessairement révérence et obéissance de la part des supérieurs et des membres de la Fraternité à l'égard du successeur de Pierre, le Vicaire du Christ. Dans les limites de cette obéissance et dans le cadre des normes canoniques, le Saint-Siège est disposé à concéder, etc. »
Nous avons affaire à des gens qui n'ont plus l'esprit catholique
Vous voyez tout de suite ce cadre dans lequel ils veulent nous enfermer, c'est clair. Personnellement, je ne crois pas que ce soit possible. Et, vraiment, Je crois que nous avons affaire à des gens qui n'ont plus l'esprit catholique, qui n'ont plus l'esprit catholique.
Alors, c'est un mystère, un mystère inconcevable, invraisemblable. Mais il y a sûrement une clé à ce mystère. Quand le saurons-nous, quand la verrons-nous ? Quand saurons-nous ce qu'il y a derrière cela ? Je n'en sais rien. Mais en tout cas, il y a quelque chose, ce n'est pas possible autrement. Que celui qui est assis sur la chaire de Pierre ait fait Assise : inconcevable ! Qu'il ait encore envoyé cette année à Kyoto, là-bas, au Japon, au parlement des religions, une délégation représentant Notre-Seigneur, représentant l'Église catholique, quand même ! Notre-Seigneur, le Vicaire du Christ, eh bien, qui a été mis le quatrième, au quatrième rang parmi les religions. Enfin ! vous croyez que celui qui fait cela, celui qui accepte cela, croit encore à la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible !
Et personne ne dit rien. Et personne n'élève la voix. Et aucun cardinal n'élève la voix. Et tout le monde se tait. Et toute la Curie romaine est derrière tout cela. C'est l'abomination, vraiment l'abomination.
Notre-Seigneur au milieu de ces païens, des païens ! Les Japonais sont des païens, ils adorent des divinités païennes, vraiment. Enfin, il en va de même, d'ailleurs, pour les autres, il ne faut pas se faire d'illusions ; mais enfin, là, ce sont spécifiquement des idoles, ils adorent des idoles.
L'éloignement de Rome de la Tradition
Oh ! non, non, cela n'est pas possible, cela n'est pas possible. Alors, je pense que plus cela va... Moi, je vous avoue que j'avais toujours beaucoup prié pour que Notre-Seigneur nous montre ou le retour de Rome à la Tradition, ou l'aggravation, l'éloignement de Rome de la Tradition, pour que cela soit plus clair, pour que nos décisions soient plus faciles, parce que cela n'est pas facile de prendre des décisions maintenant dans des conditions pareilles.
Or, il est clair que les circonstances, actuellement, eh bien, montrent que c'est l'éloignement de l'Église qui est maintenant caractérisé, bien plus qu'il y a un an ou deux. Bien plus. Bien plus.
Cette réponse aux objections, n'est-ce pas, qui déchristianise la société par sa définition : ce n'est pas une tolérance, ce n'est pas simplement une tolérance de la société. (Bon. La société est païenne, on tolère, mais elle devrait être chrétienne, elle devrait être soumise à Notre-Seigneur, etc.) Non, non, non, c'est sa définition. C'est désormais une chose par nature : la société n'est pas chrétienne, ne doit pas être chrétienne. Elle ne doit pas être religieuse. C'est invraisemblable !
Excommunié par des anti-Christ
Alors, (du fait de) cette déchristianisation, Je pense que l'on peut dire que ces personnes qui ccupent Rome aujourd'hui sont des anti-Christ. Je ne dis pas Antéchrist, je dis anti-Christ, comme le dit saint Jean. « Déjà, l'anti-Christ sévit de notre temps », dit saint Jean dans sa première lettre. L'anti-Christ, des anti-Christ. Ils sont anti-Christ, c'est sûr, absolument certain. Alors, devant une situation comme celle-là, je crois que nous n'avons pas à nous préoccuper des réactions de ces gens-là, qui, nécessairement, sont contre nous. Comme je l'ai dit au cardinal : « Nous sommes tout pour le Christ et eux, ils sont contre le Christ. Comment voulez que l'on puisse s'entendre ? ».
Alors, eux nous condamnent parce qu'on ne veut pas les suivre. Donc, on peut résumer la situation en disant : « Si vous faites des évêques, vous serez excommunié ». Oui, je serai excommunié.
Mais excommunié par qui et pourquoi ?
Excommunié par ceux qui sont des anti-Christ, qui n'ont plus l'esprit catholique.
Et nous sommes condamnés pourquoi ?
Parce que nous voulons rester catholiques. C'est vraiment la raison pour laquelle nous sommes poursuivis, c'est parce que nous voulons rester catholiques. Nous sommes poursuivis parce que nous voulons garder la messe catholique, parce que nous voulons garder la foi catholique, parce que nous voulons garder le sacerdoce catholique. Nous sommes poursuivis à cause de cela.
C'est sûr, c'est clair, n'est-ce pas : tous ceux qui ont été poursuivis, tous les curés qui ont été chassés de leurs paroisses, tous les prêtres de Campos qui sont poursuivis, persécutés, pourquoi sont-ils poursuivis ? A cause de la messe, la messe justement ancienne qui est le triomphe de Notre-Seigneur Jésus-Christ en croix, qui règne par Sa croix; qui est la manifestation du règne de Notre-Seigneur sur la société, pas seulement sur les familles et les individus, mais sur la société aussi : toute la société réunie autour de l'autel, proclamant la royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ par Sa croix, par Son sacrifice.
De cela, on n'en veut plus. Évidemment, pour les protestants, c'est un blasphème. Alors, pour faire plaisir aux protestants, on a déchristianisé la messe. Elle est pratiquement déchristianisée, cela devient maintenant une assemblée, une eucharistie, un repas, un partage, une communion, et tout ce que vous voudrez. Mais ce n'est plus le Christ qui règne, ce n'est plus le sacrifice de Notre-Seigneur Jésus-Christ, rédempteur et propitiatoire.
C'est affreux de penser à cette situation. C'est un grand mystère, c'est sûr. Alors, qu'il y en ait parmi vous qui tremblent un petit peu à la pensée que si l'on faisait des évêques, on serait excommuniés, et tout cela... Mais enfin, il faut se placer dans la situation telle qu'elle est actuellement.
« Il faut demander au pape »
Alors, on dira, puisque le pape existe, il faut demander au pape. Je lui ai demandé, puisqu'il me répond. Il me répond : « Non ». Il m'a répondu. Je lui ai demandé des auxiliaires. Il me dit non, on ne peut pas vous en accorder.
Pourquoi ? Quelle est la volonté du pape en disant non ? Quelle est sa pensée ? « On ne veut plus de Tradition. La Tradition, c'est fini. Il faut bien que la Fraternité, que Mgr Lefebvre comprennent que, cela, c'est terminé, on n'en veut plus. Alors, qu'ils ne viennent pas nous demander maintenant de faire des évêques qui vont continuer la Tradition. Cela n'est pas possible. »
Alors, bien sûr, je sais bien que les principes demeurent et que même les circonstances ne peuvent pas supprimer les principes. On va dire : « Mais enfin, c'est le pape qui doit nommer les évêques, c'est le pape qui a juridiction sur les évêques, c'est le pape qui doit donner la mission canonique aux évêques, donc l'apostolicité aux évêques, etc. » Je suis absolument d'accord. Je sais bien ; on peut apporter un livre entier de citations de Pères, de docteurs, de théologiens pour prouver cela. C'est tout à fait certain.
Mais je pense qu'il faut quand même distinguer entre les principes qui demeurent et auxquels nous devons adhérer, et puis la pratique qui a été suivie, historiquement, au cours de l'histoire. La concrétisation de ces principes a été très diverse. Et elle est encore, même maintenant, très diverse, suivant qu'il s'agit des Orientaux, qu'il s'agit de telle Église orientale, patriarcale, et ainsi de suite. Elle est encore diverse de notre temps ; mais elle l'était encore bien plus autrefois, surtout dans les premiers siècles.
On ne peut rien faire quand même contre le pape
On dira : « Cela ne vous dispense pas, même si les circonstances maintenant sont telles, cela ne vous dispense pas... On ne peut rien faire, quand même contre le pape ».
Alors, je réponds : Contre le pape qui agit en catholique, c'est vrai, on ne peut pas s'opposer à un pape qui, pour continuer l'oeuvre de l'Église, nous refuserait des auxiliaires. Bien. Mais contre un pape qui démolit l'Église, qui est ratiquement apostat, et qui veut nous endre apostats, alors je vous demande : qu'est-ce qu'il faut faire ? Faut-il renoncer à la continuité de cette oeuvre d'Église pour faire plaisir à quelqu'un qui ne veut plus de la Tradition, qui ne veut plus que Notre-Seigneur Jésus-Christ règne publiquement, qui nous conduit à l'apostasie ?
C'est ce que j'ai dit au cardinal Ratzinger. Parce qu'il m'a dit : « Mais enfin, le pape est infaillible ! Vous ne pouvez quand même pas vous dresser comme cela contre le pape ! Vous allez être excommunié ! ».
J'ai dit : « Infaillible, infaillible, entendons-nous ; l'infaillibilité est très restreinte. Mais je pense qu'il n'est pas contre les promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ que le pape, éventuellement, puisse, par une pastorale désordonnée, par une fausse pastorale, emmener les catholiques vers l'apostasie ». J'ai dit : « Ce n'est pas impossible cela. Il n'a jamais été dit que le pape ne ferait pas de choses qui sont contraires au bien de l'Église ».
Or, c'est le cas maintenant. Le pape fait une pastorale qui emmène les peuples dans l'apostasie. Cela est clair ; c'est absolument certain.
On ne peut pas s'imaginer le mal qu'a fait Assise dans les âmes... Incalculable, incalculable. Même parmi nos traditionalistes. Beaucoup ne croient plus à l'unicité de la religion. Ils croient vraiment que tout le monde peut se sauver par sa religion. Pas de problème. Et cela, c'est la faute du pape.
Par cet exemple - ils ont vu cela, n'est-ce pas -, ils sont vraiment trompés ; par cette prière, prière « pour la paix »... On nous dit : « Ils prient pour la paix », pensez donc, toutes ces religions ; c'est la première fois que l'on voit une chose comme celle-là, toutes ces religions réunies ; mais, regardez : quelle charité !...
Ils n'ont plus la notion de la vérité, ils n'nt plus la noton de la vraie religion
« Le pape a été un peu choqué par votre dessin »
Alors, le cardinal Ratzinger m'a dit : « Vous savez, le pape, il a quand même été un peu choqué par votre dessin... » (C'est donc qu'il l'a vu !).
J'ai dit : « Si seulement cela peut sauver son âme, ce sera déjà quelque chose. Si seulement il peut sauver son âme ».
Mais, c'est vrai, qu'est-ce que vous voulez, il a été choqué ; c'est peut-être cela qui l'a fait réfléchir un petit peu et pour cela qu'il a fait moins de tam-tam autour de leur réunion de Kyoto. On n'en a presque pas parlé dans les journaux. Et pourtant elle a eu lieu, puisqu'il en a parlé à l'Angélus, je ne sais pas à quel Angélus sur la place Saint-Pierre. Il en a parlé, donc c'est que cela a bien eu lieu. Cela est passé inaperçu. Personnellement, je n'ai rien vu nulle part. Je ne sais pas si vous avez vu quelque chose mais, moi, je n'ai rien vu nulle part de cette réunion. Réunion qui est aussi abominable que celle d'Assise. C'est la même chose, c'est la répétition. Pour Assise, Dieu sait si l'on en a parlé dans le monde entier, n'est-ce pas. Mais là, qui sait tout de même s'il n'a pas réfléchi un petit peu et si nos remontrances, nos réclamations, nos supplications ne sont pas arrivées à ébranler un tout petit
peu le Saint-Père ? Je n'en sais rien, je ne veux pas nous donner plus d'importance que nous n'en avons, mais, en tout cas, il est certain qu'il y a eu une grande différence entre ces deux manifestations, au moins pour la presse et pour la publicité.
A Rome, ils sont émus
Je pense qu'à Rome, ils sont émus, bien sûr. J'ai bien remarqué que le cardinal Ratzinger était un peu ému par cette éventualité de sacre d'évêques. Il a alerté beaucoup de monde, n'est-ce pas. Je crois qu'il a dû... je me demande si cette lettre n'a pas été envoyée même à tous les cardinaux et à tous les évêques. Parce que, pour que j'aie reçu une lettre d'un cardinal du Vietnam, je vous demande un peu, au sujet de la lettre que m'envoie le cardinal Ratzinger..., et puis une lettre de Mgr Mamie, dont vous avez sûrement entendu parlé.
Il est charitable, Mgr Mamie. Il a bon coeur. Alors, il m'a écrit: « Mgr, je vous renouvelle la demande que je vous avais faite il y a dix ans » et il m'envoie le double de la lettre qu'il m'avait envoyée il y a dix ans, en 1977, au moment des grands événements. Il me disait déjà en 1977 : « Mais, Mgr, soyez donc humble, soyez donc généreux, ayez donc un grand coeur. Remettez toutes vos oeuvres dans les mains du pape. C'est ce que vous avez de mieux à faire. Ne soyez pas attaché à ce que vous faites. Donnez tout à l'Eglise. Ce serait un si beau geste...» Alors, il m'a dit : « Je vous renouvelle ces mêmes propositions. Mgr, réfléchissez, voyons, de grâce ! Laissez donc toutes vos oeuvres entre les mains du Saint-Père. Soyez assuré que je pense à vous. Vous aurez une villa à votre disposition. Vous serez sans soucis matériels jusqu'à la fin de vos jours...» - (Rires).
Voyez, je vous abandonne demain et puis je vais dans ma villa. Je ne sais pas où. Jusqu'à la fin de mes jours, je serai entretenu, par Mgr Mamie. Mais avant, quand même, peut-être que j'enverrai une délégation pour voir où est cette villa.
Lettre de Jean Guitton
J'ai reçu aussi de longues lettres de M. l'académicien Guitton. Lui aussi, il a reçu la lettre. Alors, lui aussi, me dit : « Il faut accepter, il faut accepter » ; mais cependant il ajoute : « Voilà la lettre que j'ai envoyée au cardinal Ratzinger ». Et dans sa lettre au cardinal Ratzinger, il fait des réflexions assez justes, il dit : « Voilà, quand même, vous savez, Éminence, votre lettre est bien, mais qu'est-ce qu'il va rester de l'autorité de la Fraternité ? » En effet, il ne restera pas grand-chose !
Voyez, même les laïcs sont au courant de toutes nos affaires. C'est assez amusant ! Alors, il m'envoie (ce qu'il écrit au cardinal Ratzinger) :
« Je pressens également les difficultés qui ne manqueront pas d'être soulevées et c'est pourquoi je me permets de vous suggérer quelques propositions et compléments qui ne remettent pas en cause l'économie générale de votre offre, (et) qui devraient favoriser une acceptation de la part du fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
- Il est évident que tout tourne autour de la mission que le Saint-Siège envisage de confier au cardinal visiteur. Or la personnalité de ce dernier jouera un rôle déterminant. Il me semble qu'il devrait être possible de trouver un accord préalable, au moins officieux, avec Mgr Lefebvre, sur la personne du cardinal visiteur. Je songe pour ma part au cardinal Siri qui vient de renoncer au gouvernement du diocèse de Gênes. Je le connais bien. Je pense qu'il ne risquera pas d'être récusé par Mgr Lefebvre. Je songe également au cardinal Gagnon.
- La mission confiée au cardinal visiteur, dans son articulation avec les fonctions exercées au sein de la Fraternité par ses responsables, demeure sur certains points un peu ambiguë. Qui aura le pouvoir d'ordonner les prêtres ? Le texte parle "d'ordinations sacerdotales sous la responsabilité...". Comment doit être compris et interprété le pouvoir de décision du cardinal visiteur en ce qui concerne l'admission des séminaristes au sacerdoce, etc. ? L'avis paraît donc, doit être obligatoire, mais doit-il être conforme ? Plus généralement, quel pouvoir est reconnu au cardinal visiteur pendant la période transitoire par rapport à l'autorité des supérieurs de la Fraternité ? »
Et ainsi de suite.
« Il conviendrait de fixer que les autorités, celle du visiteur et celles des supérieurs de la Fraternité, s'exercent conjointement. Enfin, l'acceptation par Mgr Lefebvre des propositions du Saint-Siège, ne devrait-elle pas comporter comme corollaire la levée des sanctions canoniques prononcées contre lui ? Un tel geste de mansuétude aurait sans conteste une grande portée. »
Donc, il voit bien un peu les difficultés, n'est-ce pas ?
Nous n'avons pas affaire à des gens honnêtes
Mais, je pense que, à mon sens, nous n'avons pas affaire à des gens honnêtes. C'est cela qui est terrible, nous n'avons plus affaire à des gens honnêtes. Autrefois, quand j'allais à Rome comme délégué apostolique, j'avais affaire à des gens honnêtes, à des gens qui voulaient le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à des gens qui travaillaient pour le salut des âmes. Maintenant, ce n'est plus cela, ce n'est pas cela.
Ils ne travaillent pas pour le salut des âmes. Ils travaillent pour la gloire humaine de l'Église dans le monde, la gloire purement humaine. Ce rassemblement de toutes les religions, rassemblement de toutes les idéologies : le communisme, les francs-maçons, les juifs... Vous avez vu ces réunions, ces jours-ci, avec les juifs ? Il va les retrouver à New York, et tout cela...
C'est cela, une gloire purement humaine, purement humaine, abominable même, parce que c'est la vérité avec l'erreur, la vertu avec le vice, les amis de Notre-Seigneur avec les ennemis de Notre-Seigneur ; c'est une abomination, une abomination. C'est cela qui est à Rome maintenant. Ils ne pensent qu'à cela. Ils ne vivent que de cela.
Et derrière tout cela, des histoires financières véreuses, n'est-ce pas, véreuses... C'est ce que me disait un cardinal à Rome. Je lui disais : « Mais enfin, quel est un peu le leitmotiv qui tient tout ce monde-là, tout ce monde qui travaille, ici, à Rome ? » Il m'a dit : « Ça, Mgr, ça... » Il m'a fait le geste : ça, l'argent. Ils travaillent pour l'argent. Derrière tout cela, on peut imaginer tout ce qui peut se passer. Je vous cite ce cas ; j'ai eu l'occasion de le dire à ceux qui ont des hésitations encore sur Rome. Je dis : « Je suis intimement persuadé que nous ne savons pas la moitié de ce qui se passe à Rome et si nous sommes déjà scandalisés par la moitié que nous savons, eh bien, pensons qu'il y a encore la moitié de plus. Si nous savions tout, nous serions épouvantés, épouvantés ».
Nous avons affaire à une mafia
Nous avons affaire vraiment à une mafia incroyable, invraisemblable, liée à la maçonnerie certainement, n'est-ce pas. L'abbé du Chalard nous aide bien dans ce domaine, parce que Si Si No No nous éclaire bien sur la situation à Rome et il en dit plus que moi encore, ce n'est pas peu dire. Oh, c'est abominable !
De très bonnes études, d'ailleurs, vraiment ; je félicite M. l'abbé du Chalard et tous ses collaborateurs, parce que ce sont des études bien faites, bien appuyées sur les textes de l'Écriture, sur la théologie. C'est serein. Ce n'est pas polémique. C'est très clair, c'est très net. Cela doit certainement, vous savez, tomber comme de bonnes pierres solides dans la Curie vaticane, à Rome. Parce qu'ils ne peuvent rien dire contre cela, rien dire. C'est quand même fort, qu'ils arrivent à supporter des choses comme cela, des journaux comme cela, de même qu'ils arrivent à supporter nos lettres. Ils ne peuvent rien y dire. Ils ne peuvent pas répondre. C'est fort. Il devrait y avoir, normalement, dans un journal romain, à chaque fois que paraît Si Si No No, une contradiction de Si Si No No, pour contredire ce qui a été dit. Non, jamais, jamais rien. Ils ne peuvent pas, ils ne peuvent pas contredire. C'est grave quand même cela ! C'est très très grave !
Il faut prier : on n'est plus dans l'Église catholique
Enfin, je pense qu'il faut prier.
Je ne sais pas évidemment... Il y en a qui demandent : « Monseigneur, quand est-ce que vous allez faire cela ?
– Je ne sais pas.
– Qui vous allez faire évêque ?
– Je ne sais pas non plus. C'est encore dans le secret. Je n'en sais rien.»
On verra bien ce que le bon Dieu inspirera au moment où il faudra le faire, si toutefois je dois le faire. Je l'ai même demandé au bon Dieu ; voyez, je ne suis pas attaché particulièrement à faire ces consécrations épiscopales, ne croyez pas. Notez que j'en ai déjà fait, des consécrations épiscopales. J'en ai fait trois déjà, n'est-ce pas : Mgr Guibert, Mgr Dodds et Mgr N'Dong. Donc, trois évêques que j'ai déjà consacrés. Si je consacre des évêques, je les consacrerai exactement dans la même intention et dans les mêmes dispositions que j'ai consacré ces évêques-là.
Bien sûr, ces évêques-là avaient un mandat romain. C'est clair, c'est évident. Mais enfin, je pense que, dans les circonstances actuelles, on peut penser au mandat que donnera le pape à sa conversion, ou le pape qui suivra, le pape qui retournera à la Tradition. Car il est impossible que Rome demeure en dehors de la Tradition indéfiniment. C'est impossible. Le bon Dieu permettra un jour le retour, avec leurs successeurs. Pour le moment ils sont en rupture avec leurs prédécesseurs, ils sont en rupture avec leurs prédécesseurs. Ils n'acceptent plus les encycliques depuis Mirari vos jusqu'à Humani generis du pape Pie XII ; les encycliques, ils ne veulent plus les considérer. Ils ne veulent pas en tenir compte, n'est-ce pas. Alors, cela n'est pas possible, quand même ! On n'est plus dans l'Église catholique. Le jour où le pape reviendra à la Tradition, il est clair qu'il ne pourra s'appuyer que sur la Fraternité et sur ceux qui travaillent comme la Fraternité, sur ceux qui ont les pensées et les principes de la Fraternité, enfin des catholiques, quoi. S'il veut reconstruire l'Église catholique, où va-t-il trouver les appuis ? Où ? Cela est obligé, c'est impossible autrement. Ce n'est pas pour nous vanter, ce n'est pas pour vanter la Fraternité, mais, qu'est-ce que vous voulez, c'est comme cela, c'est un fait.
C'est pourquoi, il faut avoir confiance. Si le bon Dieu ne veut pas que je fasse des évêques, je Lui ai demandé, eh bien, qu'Il me fasse mourir avant. Mon caveau est prêt ! Ce n'est pas difficile, je n'ai pas loin à aller. Ce n'est pas difficile pour le bon Dieu de me faire mourir avant. Je peux être assassiné. Je peux avoir un accident de voiture. Je peux avoir n'importe quoi, ce n'est pas difficile, une maladie quelconque. On verra bien.
Alors priez, et continuons à prier. Comptons quand même sur Notre-Dame de Fatima. Je crois que le pèlerinage que nous avons fait à Fatima a fait beaucoup de bien, et puis a été vraiment une consolation pour tous ceux qui ont été présents là-bas, c'était vraiment une belle chose. Nous sommes de nouveau consacrés à la très sainte Vierge, et puis même la Russie, et enfin le monde entier.
Alors, espérons que la très sainte Vierge va nous dévoiler ce mystère qui se trouve derrière la situation que nous constatons, mais dont nous ne connaissons pas La clé de ce mystère : pour le bien des âmes, pour que l'Église retrouve sa Tradition. C'est pour cela, ce n'est pas pour autre chose, pour la gloire du bon Dieu.