Eminence,
Veuillez m'excuser de vous écrire à nouveau afin de vous préciser les motifs de mes hésitations et de ma surprise. La lettre que vous avez bien voulu m'adresser hier 13 janvier dit ceci : «Il me semble que ces documents précisaient clairement l'objet de nos entretiens, dans le cadre de la procédure de notre Dicastère, à savoir l'examen des résultats du Colloque par la Congrégation ordinaire des Cardinaux, avant leur remise pour décision définitive au Saint-Père».
Or il apparaît d'après le règlement qu'il ne s'agit pas seulement d'un examen mais de décision et donc de jugement (N° 18), et c'est ce qu'a exprimé le Directeur de la Salle de presse du Vatican.
Voilà ce que je ne pouvais pas déduire de l'exposé fait avant le colloque. Car ceci change absolument le caractère des entretiens.
J'avais deux raisons de croire que le seul juge était le Saint-Père : d'abord votre exposé insistant sur le caractère informatif des entretiens et de leur examen, et deuxièmement la demande expresse du Saint-Père que cette affaire vous soit confiée personnellement comme ami et personne de confiance du Saint-Père.
Il ne s'agissait nullement de soumettre cette affaire à des juges autres que le Saint-Père ; et à des juges qui ont déjà jugé et condamné.
Je récuse donc à l'avance les décisions qui seraient prises par des juges qui ont déjà pris part à ma condamnation comme les Cardinaux Villot, Garrone, Baggio, Wrigth.
C'est pourquoi c'est à l'ami du Saint-Père que je m'adresse en vous demandant de porter directement au Saint-Père lui-même les pièces informatives après que nous les aurons signées.
Je compte revenir dans 10 jours avec les documents dans l'espoir de vous rencontrer et ainsi de faire avancer la solution de cette affaire, avec le consentement du Saint-Père et la grâce de Dieu.
Daignez agréer, Eminence, l'expression de mes sentiments respectueux et cordialement dévoués in Xto et Maria.