Certains journalistes et la chaîne Antenne 2 de la Télévision française ont demandé à la Salle de presse si tout est exact dans ce qu'a affirmé Mgr Lefebvre au cours de la conférence de presse qu'il a tenue à Ecône le 15 septembre. Voici la réponse du directeur de la Salle de presse :
Il y a tant d'inexactitudes dans ces déclarations ; mais je préfère ne pas m'attarder à les énumérer ou à entrer dans les détails.
Je désire avant tout bien souligner que ce qui a déjà été communiqué par la Salle de presse est suffisamment clair. Toute affirmation sur chacun des aspects de la question est fondée sur des écrits, des paroles ou des attitudes rigoureusement vérifiés. Il suffit de comparer avec ce qui est affirmé par Mgr Lefebvre ou ses disciples pour voir tout de suite ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.
Depuis quelque temps, il ne se passe pas de jour sans qu'il y ait une déclaration ou une interview de Mgr Lefebvre. Si l'on voulait rectifier ou préciser toutes les inexactitudes qu'elles contiennent, on finirait par répéter ce qui a déjà été dit et redit.
Nous citerons seulement un exemple de ces inexactitudes : dans cette conférence de presse, Mgr Lefebvre a dit que pendant son audience avec le Saint-Père il a appris qu'on l'accusait faussement d'exiger de ses séminaristes un serment contre le Pape. La veille, parlant sur la chaîne Antenne 2 de la Télévision française, il avait dit la même chose d'une façon encore plus circonstanciée, affirmant que le Saint-Père lui aurait dit : « Vous demandez à vos séminaristes un serment contre le Pape. » Selon l'ex-archevêque de Tulle, ce serait la preuve que le Pape est mal informé, et même monté contre lui par des calomnies, « sans doute pour l'empêcher de le recevoir ». Mgr Lefebvre aurait mis le Pape au défi de lui fournir le texte de ce serment.
Or, je puis donner l'assurance qu'au cours de l'audience pontificale il n'a jamais été question d'un serment contre le Pape que Mgr Lefebvre exigerait de ses séminaristes. La chose est nouvelle pour le Saint-Siège, qui n'en a entendu parler que de la bouche de Mgr Lefebvre dans l'interview en question et dans la conférence de presse du lendemain. On n'en avait jamais entendu parler avant, même à titre d'hypothèse.
Jamais le Pape n'a dit quelque chose de semblable ; jamais Mgr Lefebvre n'a demandé au Pape de lui présenter le texte du serment.
Quant à l'insinuation que cette « calomnie » du « serment » aurait été inventée pour empêcher le Pape de recevoir Mgr Lefebvre, il me semble que nous avons une preuve suffisante du contraire dans le fait que le Saint-Père a fait connaître par cinq fois à Mgr Lefebvre qu'il serait très heureux de le recevoir, en ne lui demandant au préalable qu'un geste de repentir ou du moins de bonne volonté:
- On lit dans la lettre autographe du 29 juin 1975 : «
Il (le Pape) attend avec impatience le jour où il aura le bonheur de
vous ouvrir ses bras, pour manifester une communion retrouvée, lorsque
vous aurez répondu aux exigences qu'il vient de formuler. Il confie à
présent cette intention au Seigneur, qui ne rejette nulle prière. »
- Dans sa rencontre avec Mgr Lefebvre, le 19 mars 1976, Mgr le Substitut lui a redit ces mêmes sentiments.
- Dans le discours du 24 mai 1976 au Consistoire, le Saint-Père a dit : « Nous les attendons (Mgr Lefebvre et ses collaborateurs) le coeur grand ouvert, les bras prêts à les étreindre. »
- Dans la lettre adressée le 9 juin 1976 par Mgr le Substitut au nonce, en Suisse, et que celui-ci a porté à la connaissance de Mgr Lefebvre, il était dit : « Il [le Pape] a dit et il redit aujourd'hui sa disponibilité à accueillir celui-ci (Mgr Lefebvre), dès qu'il aura donné un témoignage public de son obéissance au Successeur actuel de saint Pierre et de son acceptation du Concile Vatican II. »
- Le P. Dhanis a répété la même chose à Mgr Lefebvre lorsqu'il l'a rencontré le 27 juin 1976.
Et dans la réponse de la Salle de presse à une question, publiée dans L'Osservatore Romano du 28 août 1976, il était dit : « Les bras du Pape sont ouverts. »