Vénérables Pères,
Pour atteindre efficacement, avec certitude doctrinale, en un laps de temps relativement bref, par exemple pour la prochaine session, le but du schéma « L’Eglise dans le monde », voici, humblement, ma proposition :
Le présupposé et l’état de la question du schéma présentent les plus graves difficultés, parce que viciés par un certain idéalisme.
Tout d’abord et brièvement, nous parlerons du présupposé et de l’état de la question.
Le présupposé paraît faux : bien des questions du monde d’aujourd’hui, prétend-il, n’ont pas ou n’ont jamais eu de réponse de la part de l’Eglise.
Or, toutes les questions essentielles concernant l’humanité ont toujours reçu leur solution, dès l’origine du monde et, surtout, de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Quelle question de notre temps, évoquée dans le schéma, n’a-t-elle donc pas encore reçu de solution, sinon, peut-être, celle de l’usage du mariage en rapport avec certaines découvertes toutes récentes ?
Ceux qui demandent à l’Eglise des réponses à ces questions cherchent précisément, je le crains, des réponses déjà données par l’Eglise, mais qu’ils refusent d’admettre ; comme ces quelques écrivains catholiques et non catholiques, ils enflent leur voix pour parler. Ces gens fameux sont « le monde d’aujourd’hui » ! Ils trouvent et inventent une foule de « questions » à seule fin que l’Eglise contredise aujourd’hui sa doctrine traditionnelle.
La vocation de la personne humaine, la famille, le mariage, les relations sociales et économiques entre les hommes, les sociétés civiles, la paix, l’athéisme militant, etc., sont-ce là des questions nouvelles dans l’Eglise ? Qui osera l’affirmer ?
Le présupposé paraît donc être un pur fruit de l’imagination.
L’état de la question, comme beaucoup de Pères l’ont déjà dit est rempli d’ambiguïtés, soit dans la notion même de l’Eglise, soit dans celle du monde. J’en viens à la solution proposée.
Revenons à l’Eglise romaine, Mère et Maîtresse de toutes nos Eglises : en elle nous devons tous nous réunir ; seule parmi toutes les Eglises, elle est indéfectible dans la foi.
Ecoutons à nouveau la voix des Souverains pontifes, spécialement la voix de Pie XII. Celui-ci est vraiment, encore et toujours, le docteur de l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui.
Quelle question actuelle ce Souverain pontife n’a-t-il pas traitée ? Allons-nous prétendre que les enseignements de ce Souverain pontife ne conviennent plus à notre temps ?
Le travail de la commission sera bien facilité si cette commission revient aux enseignements des souverains pontifes. Pourquoi faudrait-il délaisser un tel trésor, d’une telle importance ?
Ne serait-ce pas un vrai scandale pour tous les prêtres, tous les fidèles et les non-fidèles, si nous faisions fi de tous les enseignements si lumineux des Souverains pontifes, publiés depuis un siècle, alors que nous traitons des mêmes réalités, d’une même matière ?
Une telle omission porterait un grave dommage au Magistère de l’Eglise.
N’oublions jamais que l’Eglise romaine est notre Mère et notre Maîtresse, suivant l’adage : « Rome a parlé, la cause est terminée ».
Prenons garde si, dans notre schéma, nous passons sous silence ces enseignements de l’Eglise, cette omission passerait, aux yeux du monde entier, pour un défaut de dévotion et de piété envers notre Mère et notre Maîtresse, non sans un grave dommage pour l’Eglise universelle.
« Honore ton Père et ta Mère et tu seras béni ! »
J’ai dit.
(Intervention non lue déposée au Secrétariat général du concile)