La crise intégriste

Sermon de Mgr de Galarreta lors des ordinations à Écône (extrait)

Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, Ainsi soit-il.

Excellences,
Chers Confrères,
Chers Ordinands,
Mes bien chers Frères,

Lorsque l’on considère quelle est la pensée de la Sainte Église, que ce soit dans les Saintes Écritures, spécialement dans Saint Paul, ou dans la Tradition, qui est comme condensée dans le Pontifical Romain, on constate que c’est vrai : Monseigneur Lefebvre, notre saint fondateur, a été le serviteur fidelis et prudens, fidèle et prudent, et l’on pourrait bien ajouter : fort, vaillant, qui n’a fait autre chose que nous transmettre avec fidélité ce qu’il avait reçu de la Saint Eglise, c’est à dire le vrai Sacerdoce catholique.

«La vraie pierre d'achoppement ? Le concile Vatican II» (Pèlerin, 19 juin 2008)

Quelles sont les principales raisons du schisme de Mgr Lefebvre ?

Contrairement à l'idée habituellement véhiculée, le schisme ne s'est pas noué autour de la question de la messe. Certes, les intégristes souhaitaient continuer à la célébrer en latin, mais cette revendication n'était qu'un écran de fumée derrière lequel Mgr Lefebvre a caché son véritable propos, la contestation radicale du concile Vatican II Et notamment, sur trois points : la liberté religieuse (c'est-à-dire le droit de choisir sa religion), l'œcuménisme et la collégialité épiscopale (perçue comme une remise en question de l'autorité du pape).

Religions du monde (RFI, 15 juin 2008)

Qu’est ce que la tradition dans l’Eglise , qu’est elle censée transmettre ? La conception que l’on a d’elle, figée ou vivante, est revenue au premier plan, il y a un an, avec le motu proprio du pape Benoit XVI qui donnait à nouveau droit de cité à la messe en latin. Dans cette émission, Nicolas Senèze, journaliste au quotidien La Croix et auteur de La crise intégriste, publiée chez Bayard. Ce livre dresse le portrait de Mgr Lefebvre et analyse les raisons de ce schisme malgré toutes les tentatives de Rome de l’éviter dans un premier temps puis d’y mettre fin. Sur la question de la liturgie et de la tradition , nous entendrons également 2 éminents théologiens : le père Bernard Sesboüe, auteur de L’Évangile et la tradition (Bayard) et le pretre contestataire suisse Hans Küng.

RFI-Religions du monde 15 juin 2008

Recueilli par Geneviève Delrue

Conditions qui résultent de l’entretien du 4 juin 2008 entre le cardinal Castrillon Hoyos et Mgr Fellay

1. L’engagement d’une réponse proportionnée à la générosité du Pape.

2. L’engagement d’éviter toute intervention publique qui ne respecte pas la personne du Saint-Père et qui serait négative pour la charité ecclésiale.

La crise intégriste (Les idées en mouvement, juin-juillet 2008)

Trop souvent, les observateurs du monde catholique n’observent celui-ci qu’au travers du prisme intégriste. La crise suscitée par l’ordination « sauvage » de quatre évêques par Mgr Lefebvre en 1988, et plus lointainement l’opposition au concile Vatican II, est néanmoins un des révélateurs du catholicisme contemporain. On trouvera dans l’ouvrage de Nicolas Senèze, chef adjoint du service religion de La Croix, l’analyse informée et nuancée de ces vingt ans de crise. Ce suivi très précis permet d’ouvrir des questions plus larges. Cette crise dépasse le conflit entre archaïsme et modernisme. La notion même de tradition ne renvoie-t-elle pas à celle d’identité ? L’adhésion argumentée de l’essentiel de l’Église de France aux principes laïques s’appuie elle aussi sur une identité assumée.